par HÜSLER Paysagistes (CH), Benoît RAUCH urbaniste, Pascal AMPHOUX Architecte (CH), INFRASERVICES ingénierie

Aménagement urbain

2012

Contexte

Le village historique des Rousses a reporté sur la RN5 l’ensemble des infrastructures et des équipements de la station, ce qui fait que contrairement à la plupart des villes où le développement s’est fait à partir du centre, aux Rousses, il se fait de côté. Et c’est comme une deuxième ville qui est venue se construire à côté du centre ancien, le long de la route blanche qui vient alors marquer la césure entre deux mondes : d’un côté, le village traditionnel de montagne et ses extensions résidentielles qui longent l’ancienne route historique, de l’autre, le secteur technique et commercial de la station, le plus animé de toute évidence et tout aussi étiré.

On peut ainsi traverser Les Rousses sans avoir jamais vraiment ressenti un centre ou des polarités véritablement constituées.  Sur cette traversée d’un peu plus d’un kilomètre, il y a de tout un peu partout, disposé ça et là d’une façon si lâche et distendue que la route qu’on a pris plaisir à parcourir sur des kilomètres, tel un fil se déroulant dans la montagne, vient soudainement se perdre dans ses sur-largeurs et le tissu urbain distendu qu’elle traverse.

→ La RN5 en 2013 dans la traversée du centre

→ La RN5 en sortie sud de la commune

2013

Projet (concours d’aménagement)

Et si Les Rousses faisaient l’expérience inédite de « patrimonialiser » la route nationale !

Faire patrimoine, c’est articuler dans une démarche transversale le fonctionnement routier à la production d’espaces publics, à la création d’ambiances contrastées et à l’intégration d’un fort contexte naturel : non pas lutter contre la route mais jouer avec par le mélange, la dissociation ou l’association de ses usages… non pas dévier ou interdire le trafic mais ralentir et réguler les flux par des effets de traversée, de rétrécissement, de dilatation… non pas supprimer mais redéployer l’offre de stationnement par la partition des espaces et la mutualisation des usages… ne pas voir la neige comme contrainte mais comme atout d’aménagement avec des fossés pleins l’hiver pour le stockage de la neige et creux le reste de l’année pour la gestion des eaux pluviales.

Faire patrimoine c’est aussi refonder l’identité de la RN5 et du territoire sur un projet séquentiel défini à partir des motifs suggérés par le site et de polarités urbaines confortées ou redessinées : mélange des usagers de l’espace public, effet de traversée et partition transversale de l’espace pour l’entrée nord et le centre-bourg… association des modes de déplacement, effet de traversée, partition longitudinale de l’espace pour la cluse… conciliation des modes, rétrécissement de la voie, densification pour les quartiers résidentiels… dissociation des modes, effet de dilatation de la voie, mutualisation des parkings pour la zone commerciale en sortie sud.

→ Les deux planches remises à l’issue du concours